Avez-vous eu dans votre vie un événement qui vous a profondément marqué ? Si vous répondez non à cette question c’est que vous êtes surhumain.
Mai 1987 est l’une de ces dates que j’ai personnellement du mal à oublier ! Et pour cause,
L’année académique 1986-1987 en était une où pour des raisons que j’ignore jusqu’aujourd’hui papa a décidé de nous envoyer tous à l’école à trois kilomètres de la maison qui paradoxalement était à moins de 100 mètres seulement de l’école que nous avions fréquentée un an plus tôt et dont la plupart des enseignants étaient de bons amis avec lui.
Du coup, cela faisait 12 km de marche par jour puisque nous devions venir déjeuner à la maison entre midi et 15h. Evidemment nous n’allions pas à l’école les mercredis et le samedi était une demie journée.
J’étais particulièrement brillant car je n’étais deuxième que pour la toute première composition où mon challenger ne me dépassait que d’un demi-point. Tout le temps j’étais premier. Mais le 4 Mai, je vais me réveiller avec quelques douleurs bénignes au niveau de mes cuisses et de mes jambes. J’en ai parlé à maman. Ensemble, nous avons constaté que l’arrière de mes pieds des cuisses à la jambe était plus rouge. Le lendemain, je marchais à peine. Tous mes tendons étaient devenus durs. Qu’allait-il se passer. Quand maman a informé papa, il a juste dit de passer du beurre de Karité sur les parties en question. Trois jours après, je me suis réveillé avec des douleurs tellement atroces que je pouvais à peine me lever de ma natte ! Quand j’ai jeté un coup d’œil à mon pied, tout l’arrière était en plaie. C’est comme si j’avais eu une brûlure de 3e degré la nuit. Et ça y est. Je ne verrai plus la couleur de la voie qui mène à l’école avant le premier Juin. Même pour mes besoins les plus élémentaires, je devais être porté par ma mère qui était toujours là pour moi.
Puisque personne ne savait ce qui se passait, papa me questionnait. « Qui de tes camarades t’a donné quelque chose à manger ? As-tu demandé à manger à tes amis à l’école ? ». En fait à cause des nombreux interdits que je devais respecter, je ne devais pas prendre à manger chez quelqu’un. Mais à chaque fois que la question était posée, à peine avais-je le temps de répondre que mon cousin qui était avec nous dans le temps et mon jeune frère répondaient comme tous en chœur « C’est vrai papa ! C’est vrai …, nous l’avions vu en train de manger avec les amis ! ». Qu’est-ce qui les motivait ? Je ne le savais puisque nous mangions toujours les matins et je sortais à peine en récréation car je devais mettre le temps à profit pour recopier les leçons qui étaient au tableau.
Papa m’achetait des médicaments de grande valeur pour me soulager en ce temps de crise généralisée où on trouvait à peine à manger dans le pays. Ils trouvaient donc que c’est moi qui mentait et donc que mes bêtises sont maintenant en train de le faire dépenser pour rien. Ceci me fait donc récolter quelques raclés de temps à autre pour en ajouter ne serait-ce qu’un peu à mes douleurs physiques et morales. Comme vous pouvez l’imaginer les raclés ne pouvaient pas intervenir sans insultes !!!!
Malgré tous les soins, les plaies ont évolué jusqu’à ce qu’on pouvait voir les muscles qui soutenaient les genoux par derrière à l’œil nu. Mais les antibiotiques ont fini par avoir raison d’elles en trois semaines. C’était cependant sans compter avec mes turbulences d’enfance quand j’ai commencé à me lever un peu vers la fin de la troisième semaine) !
Pour faire court, j’ai mis pied à l’école le Lundi 1er Juin et je suis tombé dans une composition. Le maître me demanda si je voulais bien composer. Je l’ai fait et… j’ai encore été premier !
Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer dans le temps ? Les sorciers étaient-ils venus me brûler les Jambes dans la nuit comme certains l’imaginaient ? Je ne saurai la vérité que des années après.
En fait, le mois d’Avril est réputé au sud Bénin comme l’un des plus humides car appartenant à la grande saison pluvieuse. Mais malgré cela la température est rarement en dessous de 30 degré à moins qu’il y ait pluie. De plus en 1987 spécifiquement, avant la tornade du 13 Mai qui a semé tant de dégâts matériels, les précipitations étaient rares et le soleil battait son plein. Etant aux cours primaires j’étais en culotte Kaki. Alors aux cours de mes allés et retours de midi j’ai dû me faire brûler les jambes par le soleil ! Il n’y avait rien de sorcier !
Dieu Merci j’en suis définitivement guéri !
Mais…
Combien de parents ayant des enfants atteints d’Albinisme ont connaissance de caractère nocif des rayons solaires pour leurs enfants ?
Combien de parents ne taxent pas leur enfant de paresseux lorsque ce dernier leur dit qu’il ne supporte pas les rayons solaires ?
Combien de personnes atteintes d’Albinisme savent que les Rayons UVA et UVB qu’émettent le soleil est la source du cancer de la peau qui peut les emporter à la fleur de l’âge ?
Je suis particulièrement content
Content que Dieu ait permis que je vive ses choses pour en savoir la teneur et pour être la personne la mieux placée pour les expliquer à d’autres.
Content que de plus en plus de personnes par ce que je fais connaissent la vérité au sujet de l’albinisme
Content enfin que l’ONU reconnaisse avec nous la vulnérabilité des Personnes Atteintes d’Albinisme et décrète une journée Internationale de sensibilisation sur l’albinisme ! Vivement le 13 Juin !
Cette année le thème retenu est « Célébrons la diversité, promouvons l'inclusion, défendons nos droits ». Et à Connexion Worldwide plusieurs activités sont en vue.
Restez connectés et tenez-vous prêts pour nous accompagner !
Je compte sur vous car ensemble nous vaincrons l’ignorance !
« Avec Dieu nous remporterons la Victoire ! » Psaumes 60 :12 PDV
Fraternellement
Houètèhou C. Franck HOUNSA
Bonjour les biens aimés et co-ouvriers dans la moisson du Seigneur
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